PROJET D’AMELIORATION DE L’EDUCATION DES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP (PAEESH) 2021-2024

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Afin de faciliter la scolarisation des enfants les plus vulnérables, le Gouvernement du Burkina Faso a adopté en 2007 la « Loi 013-2007-AN du 30 juillet 2007 » sur la loi d’orientation scolaire, qui rend l’éducation de base gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans.

Selon cette loi, tout enfant burkinabè peut aller à l’école jusqu’à 16 ans sans payer les frais de scolarité. Dans le même ordre d’idées, la Stratégie nationale pour l’éducation des enfants vivant avec un handicap a été élaborée et la Direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre a été créée au sein du ministère pour réfléchir et diriger les actions du ministère sur ce sujet.

Une stratégie nationale pour le développement de l’éducation inclusive a été élaborée et validée en 2015. C’est un référentiel pour éduquer les enfants vivant avec un handicap et vulnérables.

Malgré ces efforts politiques, la question de l’éducation des enfants vivant avec un handicap, reste critique au Burkina Faso en raison du manque d’acteurs mais aussi du manque de connaissances sur la question.

Pour pallier cette insuffisance, les autorités avec l’accompagnement de la Banque mondiale à travers le Fond Japonais de Développement Social (FJDS) et le Projet d’Amélioration de l’Accès et de la Qualité de l’Éducation (PAAQE) ont élaboré et mis en place depuis décembre 2021 le Projet d’Amélioration de l’Education des Enfants en Situation de Handicap (PAEESH).

Sa principale mission reste la sensibilisation et la connaissance de la question de l’éducation des enfants vivant avec un handicap dans le but d’améliorer l’équité dans l’accès à une éducation inclusive et de qualité au Burkina Faso pour les communautés vulnérables d’ici 2024, en ciblant principalement les zones mal desservies et les familles les plus vulnérables.

RESUME

Le projet d’amélioration de l’éducation des enfants en situation de handicap (PAEESH), mis en œuvre de 2021 à 2024 au Burkina Faso, visait à promouvoir l’inclusion scolaire et à améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les enfants en situation de handicap.

Le projet a été exécuté à travers quatre (4) composantes qui sont : Composante 1 : Amélioration de l’accès aux écoles maternelles et primaires ; Composante 2 : Amélioration de la qualité de l’enseignement et fourniture d’une éducation corrective ; Composante 3 : Renforcement de la participation communautaire et suppression des contraintes d’accessibilité financière, Composante 4 : Gestion du projet, la diffusion des connaissances et le suivi et évaluation du projet.

Le projet est mis en œuvre par l’Unité de Gestion (UGP) du Projet d’Amélioration de l’Accès et de la Qualité de l’Education (PAAQE) conformément à la convention de financement signée le 18 mars 2021 entre le gouvernement du Burkina Faso et la Banque mondiale.

L’UGP du PAAQE a fait recours au Cadre de Concertation des ONG et Associations Actives en Education de Base au Burkina-Faso (CCEB-BF) pour la mise en œuvre quotidienne des activités du projet sur le terrain avec les bénéficiaires directs conformément à la convention de financement. A cet effet, une convention et un document cadre ont été signés avec l’ONG-CCEB-BF.

Le suivi-évaluation de la mise en œuvre du projet s’est fait à travers la Direction générale des Etudes et Statistiques sectorielles (DGESS) du MENAPLN, celui des PTF, celui des autres acteurs et les audits.

Les principaux indicateurs de mesure des progrès à accomplir dans la réalisation de l’Objectif de Développement du Projet (ODP) sont au nombre de sept (07) avec deux (2) indicateurs de résultats intermédiaires. Il s’agit de/du :

Indicateurs principaux :

  1. 15 412 bénéficiaires directs du projet, dans les cinq régions ciblées et dans la capitale Ouagadougou.
  2. 2 000 enfants nouvellement inscrits, soit 55% de filles, dans des établissements préscolaires, y compris des enfants handicapés dans les cinq régions ciblées et dans la capitale Ouagadougou.
  3. 5 000 enfants dont 2500 filles inscrits à l’école primaire, y compris les enfants handicapés des cinq régions ciblées et de la capitale Ouagadougou.
  4. 60% des enseignants appliquant des approches pédagogiques favorables aux enfants handicapés dans les cinq régions défavorisées et dans la capitale Ouagadougou.
  5. 80% des enfants bénéficiaires, y compris les filles, recevant une consultation médicale (bilan de santé).
  6. 7 000 parents dont 4000 femmes bénéficiant de subventions globales pour soutenir la scolarisation d’enfants dans les cinq régions ciblées et dans la capitale Ouagadougou.
  7. 76 300 personnes, soit 60% de femmes sensibilisées aux questions de handicap.

Indicateurs de résultats intermédiaires :

  1. 140 structures d’encadrement préscolaires et écoles primaires disposent d’un comité de gestion scolaire fonctionnel.
  2. 140 plans d’amélioration scolaires communautaires mis en place pour faciliter l’intégration scolaire des enfants handicapés.

Après la période prévue de mise en œuvre du projet, un rapport d’achèvement a été élaboré. 

De façon participative et avec des données aussi bien primaires que secondaires recueillies, il ressort qu’à la fin du projet, l’état d’exécution physique et financière global se situe respectivement à 98,61 % et 99,35%.

Au niveau de l’exécution physique, les trois composantes opérationnelles du PAEESH affichent des taux d’exécution physique de 100% contre 94,44% pour la composante « gestion du projet, la diffusion des connaissances et le suivi et évaluation du projet » qui a vu deux (2) de ses activités nos réalisées.

Au niveau de l’exécution financière, sur l’ensemble de sa période de mise en œuvre, le PAEESH enregistre un taux d’exécution financière très satisfaisant de 99,35%, avec un taux d’absorption de 100%.

Ces résultats sont obtenus grâce la mise en œuvre des différentes recommandations faites au projet par les différents partenaires, la tenue des instances de suivi et d’évaluation, la production et la transmission à bonne date des différents rapports pour les prises de décisions.

Des principales leçons apprises au cours de la mise en œuvre de ce projet, on peut noter que :

  • une approche participative et inclusive facilite une mobilisation sociale autour de la question du handicap ;
  • la collaboration entre différents acteurs (gouvernement, projet, ONG, communautés locales) est essentielle pour le succès d’une campagne d’information et de sensibilisation sur le handicap ;
  • une communication claire et régulière avec toutes les parties prenantes est essentielle pour maintenir l’engagement et la motivation des communautés à inscrire les enfants handicapés à l’école.
  • une évaluation initiale approfondie des besoins spécifiques est essentielle avant la mise en œuvre d’un projet.
  • l’anticipation et la proactivité sont essentielles pour la mise en œuvre des actions à bonne date du projet.

 En termes de bonnes pratiques on peut retenir que :

  • l’utilisation de plusieurs canaux de communication (porte à porte, affiches, réseaux sociaux, émissions radiophoniques et télévisées, lieux de culte, les marchés, les radios locales…) pour diffuser des messages de sensibilisation et d’appropriation du projet.
  • la collaboration directe avec les acteurs terrains (districts sanitaires, les hôpitaux, ONG, CEB, écoles…) pour bénéficier de leur expertise et de leurs ressources.
  • l’intensification du mentorat dans la mise en œuvre des AGR.

Des recommandations et des perspectives ont été formulées sur la base des données et informations issues de la revue documentaire et des entretiens auprès des acteurs de mise en œuvre du projet.

Pour ce qui est des recommandations, il s’agit de :

  • A l’attention du Gouvernement
  • prendre des dispositions pour pérenniser les acquis du fonds fiduciaire et répondre aux besoins de tous les enfants en situation de handicap afin d’impacter durablement leur développement et leur intégration sociale ;
  • mettre en place un fonds compétitif de recherche en éducation inclusive ;
  • mettre en place des programmes de suivi et poursuivre le mentorat pour accompagner les bénéficiaires dans la gestion de leurs AGR.
  • A l’attention des PTF
  • assurer un financement continu pour les initiatives d’éducation inclusive dans le but de garantir les impacts du projet ;
  • continuer à soutenir et à renforcer les partenariats avec les organisations locales, nationales et internationales ; 
  • assurer la diffusion des bonnes pratiques issues de la mise en œuvre de ce projet par la mobilisation de ressources supplémentaires.

En termes de perspectives :

  • poursuivre le renforcement des compétences pédagogiques et didactiques des enseignants/éducateurs à travers des formations régulières et adaptées au handicap ;
  • mettre en place un réseau d’enseignants spécialisés en éducation inclusive pour le partage d’expérience ;
  • élaborer une note conceptuelle d’un nouveau projet ou pour la prise en compte de la problématique dans le projet en cours de préparation  et la transmettre aux PTF pour financement ;
  • assurer le suivi et l’appui-conseil des AGR des 140 écoles bénéficiaires de la phase pilote.